Ari Onassis was a business partner but above all a very good friend of mine for many years until his death in 1975. It was great to know him and fantastic to be involved in his odyssey and contributes to build his empire. There are so many things that are said about Ari and by creating this blog I want to reflect the reality about him to make sure his memory is not stained by gossiping people that don't know anything about him. You can also view my website:

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Tuesday, December 04, 2007

Aristote Onassis fut un redoutable homme d'affaires international







Aristote Onassis fut un redoutable homme d'affaires international.
Smyrne (Izmir), septembre 1922. Dans une maison vidée de ses habitants et livrée au pillage, un jeune garçon s'empresse auprès d'un officier turc. Il est son boy, son valet, son amant diront même certains... Quelques jours plus tôt, l'armée turque est entrée dans la ville. " Il faut chasser les Grecs d'Asie Mineure ! ", a ordonné le commandement, provoquant un effroyable carnage. Seuls la moitié des Grecs que compte la ville en réchapperont. Le jeune garçon est l'un d'eux. Toute sa famille ou presque a disparu, tuée ou emprisonnée. Il a seize ans, du moins officiellement. En fait, il en a dix-huit. Afin d'échapper à la mort ou à la captivité, il s'est en effet rajeuni de deux ans. Il y a gagné de pouvoir rester dans la demeure familiale pour servir le Turc. Son nom : Aristote Onassis.

Ainsi commence, dans le sang et les larmes, la vie du plus célèbre Grec de la planète. Sans doute ces tragiques événements expliquent-ils l'incroyable rage de vivre et l'activisme sans limites dont il fera preuve tout au long de son existence. Pour l'heure, ils décident de son destin. Son père - un prospère négociant en tabac - emprisonné dans les geôles turques, le jeune Aristote parvient à s'échapper et à gagner Athènes. De là, utilisant le " magot " familial sauvé par l'un de ses oncles, il gagne Constantinople et achète, très cher, la liberté de son père. " Il ne fallait pas. Tu as dilapidé la fortune familiale ", lui lance ce dernier en guise de remerciement ! Blessé, le jeune Onassis décide alors de rompre avec sa famille et d'émigrer en Argentine. Il y fera fortune...

Buenos Aires, où il débarque un jour de 1923, est alors, comme l'écrit François Forestier dans le livre qu'il a consacré à l'armateur grec, le paradis des " désespérés, des aventuriers, des laissés-pour-compte, des voyous, des riens du tout, des voleurs et des ruffians ". Une importante communauté grecque y demeure. Grâce à elle, Aristote parvient à trouver une chambre et du travail : plongeur dans un restaurant minable, puis employé dans un central téléphonique. Mais le jeune homme est ambitieux. Avec l'aide de sa famille restée en Europe, il monte un petit négoce et une petite manufacture de tabac turc, une référence, alors, pour les fumeurs du monde entier. Envoyées de Grèce, les balles de tabac arrivent jusqu'à Buenos Aires, où Aristote les transforme en cigarettes. Son premier négoce intercontinental... L'affaire se développe vraiment lorsque, un soir de beuverie, ce noctambule patenté qu'est Onassis s'acoquine avec Carlos Gardel, l'un des plus grands chanteurs de tango de tous les temps et fumeur invétéré de tabac turc. Le jeune entrepreneur ne pouvait rêver plus belle promotion ! D'autant que Gardel n'est pas le seul client d'Onassis. Il y a aussi la célébrissime cantatrice Caudia Muzio. De passage à Buenos Aires, elle exige son lot de cigarettes au goût turc. Celles qu'Aristote lui livre ont les bouts encollés de pétales de rose. Une délicate attention qui lui ouvre grand le lit de la cantatrice. Première d'une longue série de célébrités qui, de Maria Callas à Jackie Kennedy en passant par Greta Garbo, le propulseront dans l'univers des " people ".

En 1928, Onassis gagne déjà 1 million de dollars par an. Il fait alors négoce de tout : tabac, sel, huile de baleine, alcool, et même épaves de navire. Tout ce qui rapporte est bon à prendre ! Peu scrupuleux, il fraude allègrement les assurances, arrosant ses balles de tabac d'eau salée, les déclarant perdues, touchant l'assurance et revendant quand même la marchandise ! A des milliers de kilomètres de là, aux Etats-Unis, le patron du FBI, John Edgar Hoover, à qui rien n'échappe ou presque, ouvre un dossier au nom d'Onassis, cet entrepreneur à la fortune déjà suspecte. Hoover, Onassis... Les deux hommes ne cesseront de se croiser. Au fil des années, le " dossier Onassis " atteindra près de 5.000 pages ! Collectionneur méticuleux de ragots et d'histoires scabreuses, Hoover utilisera à plusieurs reprises ces informations pour torpiller des projets du milliardaire. Comme lorsque ce dernier proposera aux Saoud, dans les années 1950, de distribuer leur pétrole en Europe.

Pour l'heure, ce sont les bateaux qui intéressent Onassis. Riche, il veut devenir armateur, un secteur dont il pressent qu'il va se développer considérablement. En 1931, associé au fils d'un armateur qu'il a rencontré dans une boîte de nuit, il achète au gouvernement canadien six vieux cargos, les repeint, les confie à des marins grecs - les moins chers du marché - et commence à faire du fret maritime entre les deux parties de l'Amérique. Que transporte-t-il ? Tout ce qui se présente, une fois de plus, y compris des marchandises de contrebande, dont certaines lui sont fournies par Joe Kennedy, le père du futur président des Etats-Unis, un homme d'affaires aussi peu scrupuleux que lui. Ces relations douteuses lui valent quelques centaines de pages supplémentaires dans son dossier au FBI... Hargneux, tenace, Hoover cherche déjà à briser cet homme dont l'activisme l'exaspère, organisant contre lui des procès pour des motifs futiles. Onassis trouve, à chaque fois, la parade. Il est ainsi le premier à faire immatriculer ses navires au Panama, où les taxes sont dérisoires, inventant ainsi un concept promis à un bel avenir : le pavillon de complaisance.

Bientôt, il étend ses activités au monde entier et à d'autres marchandises, à commencer par le pétrole, faisant pour cela construire des pétroliers dont le tonnage dépasse tout ce qu'on a vu jusqu'alors. Il court à présent le monde. Un jour, il est à Buenos Aires, un autre à New York, le surlendemain à Londres, le jour d'après à Paris. Dans chaque ville, il a un pied-à-terre et une maîtresse différente ! Ce qui ne l'empêche pas d'épouser, au milieu des années 1930, la fille d'un diplomate grec. Premier mariage... En 1946, il conquerra de haute lutte la fille de l'un des plus gros armateurs grecs, également convoitée par son concurrent et pire ennemi : Stavros Niarchos. Comme Onassis, Niarchos est grec ; comme lui, c'est un self-made-man ; comme lui également, il a fait fortune dans le transport maritime. Les deux hommes se haïssent, se disputant les femmes et les marchés, se livrant à d'incessants coups bas. Niarchos collaborera ainsi souvent avec le FBI d'Hoover...

En attendant, Onassis flambe. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il rachète pour une bouchée de pain des flottes entières de Liberty ships au gouvernement américain. Il se constitue également une flotte de baleiniers qu'il fait construire dans les chantiers navals d'Allemagne de l'Ouest. Le secteur est porteur, l'huile de baleine entrant dans la composition d'innombrables produits cosmétiques. Pour ses amis, " Mégalos ", comme on commence à l'appeler, organise de gigantesques parties de chasse aux cétacés dans les eaux chiliennes. L'une d'elles se solde par un tableau de chasse de 168 pièces ! Les procès ont beau s'accumuler - pour violation des eaux territoriales, infractions au Code maritime, violation des lois sur le travail, fraude au fisc... - Onassis n'en a cure. Une étrange baraka semble s'attacher à tout ce qu'il fait. En 1954 cependant, il manque de tomber pour non-respect d'une loi réservant les Liberty ships aux Américains. Or Onassis a transféré sa flotte sous pavillon panaméen... L'affaire, qui intervient au moment même où Onassis négocie avec la famille royale saoudienne la distribution de leur pétrole, est organisée en sous-main par Hoover et la CIA... Arrêté à New York en plein restaurant, brièvement emprisonné, Onassis s'en sort avec une forte amende mais doit renoncer au pétrole saoudien. De cet épisode, il gardera une rancune tenace contre les Etats-Unis.

Ses nouveaux paradis s'appellent désormais le " Christina " et Monaco. Le " Christina " est un somptueux yacht de cent mètres de long qu'il s'est fait construire au début des années 1950 et dont il a confié les plans à l'architecte du " nid d'aigle " d'Hitler. Il y reçoit toutes les célébrités du moment : le roi Farouk, l'Aga Khan, Gianni Agnelli, Greta Garbo, Juliette Greco, Frank Sinatra, Winston Churchill ou bien encore Laurence Olivier... Les réceptions à bord sont fastueuses. Quant à Monaco, il s'y installe dès 1953. De cette principauté que dirige, depuis 1949, un jeune homme taciturne, le prince Rainier, il veut faire un paradis pour la jet-set internationale. Un objectif qui le conduit à prendre, à la surprise générale, le contrôle de la Société des Bains de Mer de Monaco (SBM), qui contrôle alors toute l'économie du " Rocher ", de la banque à l'immobilier en passant par le tourisme, l'hôtellerie et les casinos. Envahissant, Onassis finira par faire de l'ombre à Rainier, qui s'en débarrassera en faisant adopter, en 1966, une loi permettant à la SBM d'augmenter son capital. Du jour au lendemain, le milliardaire grec se retrouvera minoritaire... Vexé, il choisira alors de quitter Monaco pour s'installer dans son île privée de Skorpios, achetée en 1963.

Aristote Onassis est alors au faîte de sa puissance et de sa fortune. Il est partout, ne tenant jamais en place, oubliant ou décalant ses rendez-vous à la dernière minute, laissant sa poignée de collaborateurs se débrouiller comme ils le peuvent, gérant la plupart du temps ses affaires lui-même, depuis son yacht ou son triplex new-yorkais. Depuis qu'il a vendu, au milieu des années 1950, sa flotte de baleiniers, c'est le pétrole qui constitue le coeur de son empire. " L'affaire de Suez ", en 1956 - la nationalisation du canal de Suez par Nasser et l'intervention franco-britannique qui suit - lui a rapporté des sommes colossales : près de 2 millions de dollars par tanker. " Il doit y avoir un Dieu quelque part ", s'exclame-t-il alors. Cet argent lui permet de reprendre, en 1957 et à la demande du gouvernement grec, une petite compagnie aérienne qui devient la première compagnie du pays : Olympic Aviation. Quand il n'est pas à Montevideo, à New York, à Londres, à Athènes ou au Caire pour ses affaires, il est avec une femme. En 1959, il rencontre Maria Callas, dont il devient l'amant et pour qui il quitte sa femme. Entre le milliardaire grec et la cantatrice, les relations sont volcaniques. Leur liaison durera jusqu'en 1968. Alors Onassis délaissera la Callas pour épouser la veuve la plus célèbre du monde : Jackie Kennedy...

Entre le milliardaire grec et l'épouse du président Kennedy, les relations remontent à septembre 1963 lorsque Jackie, lasse des incartades répétées de son mari, passe quelques jours à bord du yacht d'Onassis qu'elle a rencontré par des relations communes. A l'heure où le président Kennedy prépare sa réélection, l'escapade de la " First Lady " est de mauvais effet. " Tu vas voir ce qui t'attend, sale con de Grec ", lui lance Bobby Kennedy après l'avoir menacé de couler son " putain de bateau ". A Washington, Hoover, l'inamovible patron du FBI, qui hait autant les Kennedy qu'Onassis, s'amuse à jeter de l'huile sur le feu. Machiavélique, il alimente la presse people en photos de Jackie, en bikini sur le " Christina ". Onassis est désormais indésirable aux Etats-Unis. Après l'assassinat du président Kennedy, en novembre 1963, les relations avec Jackie se font plus intenses mais restent discrètes. Lorsqu'enfin le mariage est annoncé, en octobre 1968, il fait l'effet d'un coup de tonnerre aux Etats-Unis. Quelques semaines auparavant, Ted Kennedy, le chef de famille depuis l'assassinat de Bobby, est venu négocier les termes du contrat pour le compte de sa belle-soeur : 3 millions de dollars tout de suite, une pension de 150.000 dollars par an, plus 100 millions de dollars à la mort d'Onassis...

Ce mariage n'apportera que des déconvenues à ce dernier, contraint de supporter le train de vie astronomique de Jackie Kennedy. " J'ai fait des erreurs dans ma vie, mais là c'est le pompon ", dira-t-il à un ami. Il faut dire que Jackie, à qui il a acheté un appartement de quatorze pièces sur la 5e Avenue, dépense jusqu'à... 50.000 dollars par jour ! Vite lassé de cette femme dont il finira par divorcer, le milliardaire se consacre à ses affaires. La mort de son fils Alexandre, tué dans un accident d'avion en 1973, le brise. Ayant perdu le goût de vivre, il passe le plus clair de son temps dans son île de Skorpios. Le 15 mars 1975, à soixante-neuf ans, il meurt d'une pneumonie à l'hôpital américain de Neuilly-Sur-Seine. Avec lui disparaît l'une des figures les plus célèbres de la jet-set internationale.

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